Que l’orgue soit à tuyaux, entièrement numérique, ou hybride, il est placé dans un lieu dont les caractéristiques acoustiques ont un impact fondamental sur la qualité du son, tel qu’il va être perçu par l’assemblée. Le domaine de l’acoustique est complexe, et il est utile d’en connaître quelques règles et éviter les écueils qui ruineraient la qualité sonore du meilleur orgue qui soit.
A propos des salles :
- une salle sourde, qu’on aurait largement calfeutrée pour éviter toute réflexion parasite, est néfaste. Il est en effet souhaitable que le son enveloppe l’auditeur, et qu’une partie du son entendu provienne de la réverbération naturelle du lieu. Le son direct (celui qui provient directement de l’instrument) doit cependant toujours être parfaitement distinct et clair, donc à un niveau supérieur à celui de la réverbération naturelle du lieu.
- A l’inverse, une salle dont la réverbération (voir RT60) est globalement trop élevée, produira une « soupe », les sons se mélangeant et interdisant à l’organiste de jouer trop vite sous peine de rendre inintelligible le moindre de ses morceaux.
Ce qu’il faut éviter :
- une grande surface plane, réfléchissante, placée derrière le public. Cela produit des interférences acoustiques qui renforcent certaines fréquences et en annulent d’autres, ce qui est désastreux sur la qualité du son.
- globalement, les grandes surfaces planes placées à hauteur des oreilles du public, en matériau dur (verre, béton, mur en parpaings), vont produire des interférences acoustiques néfastes.
Comment y remédier :
- prévoir un ou plusieurs murs en matériau bosselé (pierre), qui diffuse le son dans de multiples directions.
- Accrocher des cadres et des tableaux aux murs ; casser les volumes avec du mobilier ou des objets décoratifs (statues, colonnes, …)
- Au besoin, utiliser des panneaux diffuseurs pour homogénéiser la diffusion du son.
- Si le son est trop fortement réverbéré et produit de la soupe, envisager l’isolation par des panneaux absorbant.
- Enfin, il peut être bénéfique de faire appel à un professionnel, car ce sujet difficile nécessite des compétences spécifiques et beaucoup d’expérience.
Pour en savoir plus, voir réflexion acoustique, réfraction, diffraction.