Catégorie : Généralités

L’église catholique Notre Dame d’Accueil de Vergèze a démarré un projet d’orgue en 2015, projet qui a abouti en 2018 (voir les vidéos de la bénédiction).

L’église de Vergèze a souhaité s’équiper d’un orgue qui soit :

• économique à l’achat et à l’usage;
• fiable en toute saison quelles que soient la température et l’humidité;
• complet, permettant d’aborder tous les temps de l’année chrétienne, et les événements qui jalonnent la vie paroissiale;
• à tuyaux, afin de bénéficier de l’esthétique et de l’acoustique de ce type d’instrument.

Il a fallu également tenir compte des contraintes architecturales de l’édifice, ancien bâtiment reconditionné en église dans les années 70, et qui présente notamment :

• une hauteur sous plafond d’environ 5 mètres, donc relativement faible;
• l’absence de tribune ou de lieu dédié pour l’installation d’un orgue.

Après avoir consulté une dizaine de facteurs d’orgue français et étrangers, c’est une solution d’orgue mixte, combinant buffet à tuyaux et console numérique déportée, qui a été retenue. Les magasins Arpèges Armand Meyer à Strasbourg ont répondu présents en apportant leur expérience et leur force de proposition en matière d’installation d’orgue personnalisé. Ils ont notamment fourni et installé la console numérique trois claviers ainsi que l’amplification, constituée d’un caisson de basse et quatre enceintes à large bande. Le buffet à tuyaux a été réalisé en Italie par le facteur d’orgue Giovanni Consoli, qui fabrique ce type d’instrument depuis plus de 15 ans.

Les caractéristiques de l’instrument sont les suivantes :

• trois claviers de 61 notes avec accouplement II/I, III/I, III/II
• pédalier de 32 notes avec trois tirasses
• 47 jeux, dont 5 jeux à tuyaux au clavier de grand-orgue
• combinateur permettant d’enregistrer 96 combinaisons générales, ainsi que 96 combinaisons par division
• pistons de séquenceur au pied et pédale de crescendo
• accord automatique des jeux numériques sur les jeux à tuyaux, par capteur de température.

 

Dans le cadre de notre projet d’orgue d’église, nous avons souhaité faire appel à un facteur d’orgue français, afin de soutenir l’artisanat français, voire même l’artisanat local. Ce ne sont donc pas moins de dix facteurs d’orgue que nous avons consultés et visités, avec des réponses variées, dont nous tirons ci-dessous quelques enseignements.

La réponse la plus fréquente a été de nous dire que pour un budget réduit, il était préférable d’aller sur le marché de l’occasion (Allemagne / Grande-Bretagne entre autres), pour acquérir un orgue de deuxième, voire troisième main, et payer une prestation de démontage, transport, remontage et accord auprès d’un facteur d’orgue. C’est ainsi qu’on nous a proposé des orgues d’occasion, certes présentant un prix d’achat défiant toute concurrence, mais sans que des sujets fondamentaux ne soient étudiés sérieusement. Quelle est l’adéquation architecturale, esthétique, et acoustique entre l’instrument d’occasion et notre église devant l’héberger ? Quel est l’état de l’instrument et quel est le budget nécessaire à prévoir sur les dix années à venir ? Faut-il prévoir un « petit » relevage d’ici cinq ans qui engloutira les finances de la paroisse et doublera voire triplera le coût réel de cette acquisition ? Nous avons donc écarté cette solution, qui d’une part ne nous amenait aucun orgue adapté à notre église, et qui d’autre part présentait des éléments de risque non maîtrisés – on n’allait pas demander à notre curé d’acheter un billet de loterie à 40 000 euros…

Nous avons eu une proposition tarifaire : « dix à douze-mille euros par jeu de tuyaux », sans plus de précision. Nous nous sommes alors interrogés : pourquoi ce facteur d’orgue demande-t-il le même tarif pour n’importe quel jeu, que ce soit un principal de huit pieds ou une doublette de deux pieds, alors que les facteurs d’orgue allemands sont capables de donner des éléments chiffrés concernant la taille des tuyaux, l’épaisseur des matériaux, la qualité des bois, avec un prix ferme en rapport avec des coûts de fabrication ?

C’est donc à regret, mais avec succès, que nous nous sommes tournés vers l’étranger, les devis reçus correspondant à notre budget et à nos attentes.

Liste des instruments réalisés en France

• Notre Dame d’Accueil de Vergèze, dans le Gard (30). Après trois années d’étude et de conception, l’orgue y a été installé en juin 2018. La bénédiction a eu lieu le 16 septembre 2018, et le concert d’inauguration le 9 décembre 2018.
• Abbatiale de Saint-Jean-aux-Bois, dans l’Oise (60). L’orgue mixte y a été installé fin 2014 et a été inauguré en avril 2015. Il s’agit d’un instrument remarquable par sa taille : plus de 1000 tuyaux, complété par une console numérique de marque Allen. Voir ici la vidéo de l’inauguration de l’orgue.

Liste des projets en France

• Auditorium du Centre des congrès d’Angers. Actuellement en cours d’étude, il sera le plus gros orgue hybride construit en France à ce jour, avec plus de 1500 tuyaux et un budget approchant les 400 000 euros HT.

Dans le monde

Les orgues hybrides sont depuis 15 ans largement répandus dans le monde, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne notamment. Voici ci-dessous une liste non exhaustive de quelques instruments, de différentes tailles et dans différents lieux.

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Un orgue hybride, également appelé orgue mixte, est l’association entre la technologie de l’orgue numérique et celle de l’orgue à tuyaux au sein du même instrument. Les deux partagent le même buffet, et la même console numérique.

Orgue numérique

L’orgue numérique constitue la « console » de l’ensemble ; il est acheté chez un fournisseur d’orgues, dont les leaders du marché sont Viscount, Johannus, Allen, Rodgers. Il apporte les éléments suivants :

• Une console complète possédant deux ou trois claviers de 61 notes, un pédalier de 32 notes, une ou deux pédales d’expression, voire une pédale de crescendo, et un combinateur complet permettant de stocker les registrations ;
• un générateur de sons numériques, qui produit entre 37 jeux et 50 jeux selon la taille de l’instrument ;
• plusieurs sorties son, généralement au format jack 6,35 mm, qui alimentent les hauts-parleurs qu’on aura placés dans le buffet de l’orgue, derrière les tuyaux. On n’utilisera donc pas les hauts-parleurs de l’orgue numérique lui-même, car ceux-ci sont mal placés et bien souvent de piètre qualité ;
• une interface MIDI, qui va servir à piloter la partie à tuyaux.

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